A l'abordage


J’aime bien aller à la piscine, mais à vrai dire je n’y vais pas pour faire ma Manaudou et d’ailleurs j’aimerais pas la croiser dans mon couloir. Bref, moi j’y vais pour faire les exercices d’aquagym du "Femmes Actuelles" de Maman. En plus ça me laisse le temps de mater la volaille de l’autre coté de la vitre dans la salle de fitness. Huilés comme des poulets de Bresse , ils se regardent gonfler dans les miroirs et se comptent mutuellement les abdos. Evidemment ils matent aussi de notre coté pour voir si une crevette sympa ne serait pas en train de flotter. Ce jour là, c’était moi la crevette apéritive, et vas-y que je te mate, et que je jauge la cuisse, puis l’arrière train alors que je fais ma gentille brasse. Bon allez Juanito, arrête de faire des clins d’œil tu vas te fouler un sourcil.
Encouragé par ses coaches sportifs transformés en coaches love pour l’occasion, l’un, orné d'un collier hawaïen made in Taiwan, pousse la porte vitrée et s’approche alors que je m’exerçais à un renforcement abdominal par la méditation.


- « Oui ? » dis-je en levant le nez
- « T'es charmante. Ça te dit de prendre un verre ? »

Ah oui comme ça, il ne dit même pas bonjour le dindon, même pas d’introduction amoureuse, on passe tout de suite à l’attaque. Bon, j’ai déjà un petit poulet donc ça ne m’intéresse pas mais ce n’est pas une raison pour me faire draguer improprement.

Contrariée par si peu de considération je lui réponds :
- « Non merci je viens de boire la tasse »

Le chemin de mon coeur


Voilà deux ans et demi que j’habite mon quartier. Souvent, lorsque je rentre tard la semaine, je croise un gardien de nuit un peu trop frivole qui surveille un bâtiment à deux pas de mon immeuble.
Sauf que voilà deux ans et demi que ce monomaniaque répète inlassablement la même réplique, euh chéri c’est fini les Pokemons.
Je n’en peux plus ! Il me rend agressive.
Il y a deux ans, alors que je rentrais chez moi, embrumée par quelques bulles, une voix m’interpelle :
- « Madmoizelle, Madmoizelle, excusez moi, vous connaissez un peu le quartier ? »
Zélée, je lui réponds que oui. Il fait quelques pas, style j’ai une jambe de bois, et me dit :
« Quel est le chemin le plus court pour toucher ton cœur ? »
Oh my goddess, mais qu’est ce que c’est ringard, c’est tellement nul que j’en ai la nausée !! Le pire dans tout ça c’est que vu le nombre incalculable de soirées que j’ai pu faire en semaine, j’ai pu entendre cette phrase à chaque fois que je passais devant.

Un matin, sur le chemin du bureau j’aperçois la silhouette ennemie. Qu’est ce qu’il fait là, de bon matin, il ne cuve pas son panaché ? Remontée comme jamais je me prépare, prends mon souffle et d’un pas vif j’avance le plus rapidement possible pour l’éviter. Et là j’entends une nouvelle variante, vous savez l’espèce de bruit insupportable, on croirait qu’ils ont un morceau de gigot entre les dents et qu’ils essayent de l’aspirer. A court de réplique qui tue, je lui expose fièrement mon majeur. Sauf que pauvre de moi, ce n’était pas lui et, effectivement, ce rustique ne devait pas être passé par la case brossage de dents et dégageait quelque reste de sandwich paté-cornichons pris au café d’en face. La honte, ma victime a cru que j’étais une folle furieuse atteinte du syndrome de Gilles de la Tourette.

Quelques semaines plus tard c’était encore lui, alors je lui ai demandé pourquoi il répétait toujours la même phrase, vu sa tronche de cake au raisin il ne doit pas avoir beaucoup de succès. Mais robotique, il continue son monologue pour impressionner les deux autres péquenauds qui l’accompagnaient ébahis face à sa science des femmes.

Résultat hier soir je passe devant, et me fais encore surprendre par cette question inutile mais là je me retourne.
Il me demande :
- « Quel est le chemin le plus court pour atteindre ton cœur ?»
Comme c’est original, alors je fais volte face et lui envoie :
- « Dans ton cul au fond à droite, mais bien profondément » et je me suis sauvée inondée d’insultes!
Qu’est ce que je peux être subtile parfois !

Bling Bling

Je trouve qu'il n'y a rien de plus joli que les breloques sur un bracelet. Il ne faut pas que ce soit trop Bling-Bling mais un soupçon d’encombrement au bout du poignet a un charme fou.


Mes préférés sont les Charms Diorette de Dior, le chic Montaigne assumé, mais à vrai dire ces petites choses sont difficilement accessibles pour un porte monnaie aussi grand et vide que le mien…







Préférons aller piocher dans la vitrine de Tiffany & co ou encore plus abordable chez Agatha ou H&M. D’ailleurs, il y en a un qui fait très « Souvenirs de Paouisse » et on adore tellement qu’on finit par avoir des Tours Eiffel au fond des yeux.
La breloque c’est tout une attitude chérie : c’est l’occasion de passer ses doigts dans la frange, d’appeler le garçon de café en levant la main comme à l’école, de se tenir à la barre du métro en mettant la main le plus haut possible, tout ça pour exposer aux yeux de tous notre bon goût.

Taxi mac'



Il part faire la fête comme beaucoup d’autres soirs. Les bulles, les talons, les décolletés lui montent à la tête. Les filles sont belles : les queues de cheval fouettent l’air, les boucles s’enroulent autour des doigts, les franges dissimulent les regards espiègles. Il se fait tard, suffisamment tard pour être tôt : il décide de rentrer.
A la sortie du bar, embrumé par l’alcool, il interpelle quelques taxis, rien tous pris. Il faut dire qu’un soir de cette douceur est rare pour un mois d’avril. Il marche, titube, lève fébrilement le bras, ah enfin un taxi s’arrête.
« Rue Saint Sulpice, s’il vous plait » son souffle dégage une haleine fade et alcoolisée. Le taxi jette un coup d’œil dans le rétro « Ca va msieur ? ». Notre ami lance sa tête en arrière, elle tourne.
« Eh mais j’habite pas du tout par là ? Vous… euh… me conduisez vous ? » paniqué, il regarde tout autour de lui, le taxi vient de passer l’Eglise de la Trinité. « Tu vas voir c’est sympa, je vais te présenter des filles », le taxi s’arrête devant un bar sombre, faible et ivre il se laisse guider.
Une fois le rideau de perle passé il lit : « Consommation obligatoire ». Deux filles l’abordent aussitôt, « Alors mon poussin, c’est mignon d’être venu, on s’ennuyait un peu, dis-moi, tu peux offrir un verre à ma copine elle n’a plus rien à boire ? » Après quelques heures, docile, il règle la note de 300€ encore plus saoûle qu’il n’était rentré et sans même avoir exercé son droit de cuissage…

Shoe obsession


J’adore vos chaussures

Un soir d’hiver, pointée sur mes escarpins « haute altitude », je m’en vais chercher un peu réconfort dans quelques ouvrages de diététique et autres exercices de faignante pour mincir. Mais oui enfin, cette année on l’a bien compris, la mode est au maillot géométrique sur corps sculptural : on dit adieu au triple-bourlet, si-si comme Karl. Ebahie devant tant de promesses je me laisse filer entre les rayons du Virgin.
Soudain, un homme s’approche, petite trentaine, sac à dos de randonnée, pantalon velours côtelé et main crispée sur son parka Saint James.
- « Bonjour Mademoiselle, avez…euh… avez… vous…euh… l’heure ? »
Oulala, ça sent le « c’est lundi, je suis un nouvel homme, je vais devenir un chasseur redoutable» Dommage, ce jour là je portais mon brassard fourrure au poignet…
- « Je n’ai pas l’heure. »
Sauf que là il m’avoue le vrai fond de sa pensée,
- « Euhhh, en fait vous savez, en fait euh, je voulais vous dire que….vous avez de très belles chaussures»
Non mais oh, Monsieur Velours Côtelé a envie de soumission ou est-ce un simple esthète à l’œil expert? Peut être que je me suis tellement appliquée ce week-end que ma pédicure resplendit au travers de mes escarpins !
Devant ma gène, plutôt que se taire il surenchérit, haletant :
- « Vous avez même de très beaux pieds » Alors là, oui, c’est confirmé Monsieur Velours Côtelé est un fétichiste. Et quoi après il va me proposer de le piétiner au rayon DVD pour adulte? Non mais quelle jungle !

Boobs Party


Chaque jour est une fête, non ?
Je le crois, mais il nous faut tout de même des prétextes pour «Celebrate» sur l’hymne de la Madone. Nous fêtons les bébés avant qu’ils n’arrivent au monde avec nos showers, les non anniversaires, les voisins, le piment et maintenant ma chère vieille copine fête l’arrivée de ses deux nouveaux nés : ses seins.
Je trouve ça particulièrement génial et très bien calculé. Plutôt que mentir en prétextant un changement de pilule ou encore un régime scandinave, elle célèbre sa nouvelle poitrine.

Les modifications ou améliorations esthétiques sont de plus en plus courantes désormais : à cette soirée j’ai pu allègrement rencontrer un nez refait, des oreilles recollées et un projet de lipoaspiration. Non pas que les interventions soient bénignes, elles restent des actes chirurgicaux mais disons que ça rentre dans les mœurs.

Sinon samedi prochain tu fais quoi? Je fête ma nouvelle french manucure !

Choux, Cailloux, Genoux, Poux


8h45 en route pour le bureau ! Dans ce wagon où flotte une odeur âpre, cette odeur qui dès le matin nous prend désagréablement le nez. C’est plein. Je me tiens à la barre centrale. Tiens, pas mal toi ! Un petit brun, bècebège, au jean qui flotte un peu sur ces cuisses, frèles. Il écoute de la musique, electro, sur son i pod. Jolis les yeux ! Il se secoue la tête, la musique doit l’entrainer. Je m’approche. J’aimerai capter son regard. Mince, j’ai honte, je fuis. Ah ! Enfin il me regarde, oui allez, encore deux secondes et je te fais un sourire. Zut ! Il détourne son regard. Il se gratte la tête, à quoi pense t il ? Il veut m’aborder ou quoi ? Non, tu rêves chérie.
Gratte, gratte et gratte encore… pff l’imbécile il est stressé ! Allez quoi, fais-moi un signe !
Arts et métiers, il me quitte à jamais.
Dans mon bain, le lendemain, tiens qu’est ce que c’est ? QUOI un pou dans ma belle crinière !! Le cradox, je sais qui c’est !
Comme quoi, faut pas se faire d’illusions, il se passe peut être beaucoup de choses dans la tête des garçons mais SUR leur tête aussi !!!

Cendrillon


7h45 « Allez debout ! » hurle mon réveil, à cette heure-ci je devrais sortir de la douche. D’un pied ambidextre, j’arrive de toute façon à me lever du gauche. My goddess, c’est quoi cette tête, va falloir ravaler tout ça. Une fois les étapes de la douche, du dentifrice et du pain Poilâne avalées, je me dirige enfin vers ma garde robe.
Bon alors il est l’heure de partir, comment faire vite et chic ? Petite robe noire -infaillible- avec joli collier breloque, viiiite en retard de dix minutes déjà. Et…. Escarpins Dior, classiques, échancrés (merci Brigitte) hauteur parfaite. Oups, j’oubliais, je glisse dedans. 38 ½ j’ai fait une affaire pendant les soldes mais au prix d’une demi taille de plus. Je dévale mes escaliers en crispant mes doigts de pieds. Ces souliers sont divins mais c’est du sport de jouer la princesse.
Le métro, vite le métro, vite les escaliers, vite je dois aller au bout du quai. En retard, je suis en retard de vingt minutes, aïe. Le métro est plein, comme d’hab’, oula non, en fait c’est pire que ce que je pensais. Allez quoi faites-moi de la place ! Mais poussez pas, oh les gens ! Soudain, MA CHAUSSURE, nooOOOn.

Elle s’engouffre entre le quai et le wagon…Et voilà, mon pied droit est tout nu. Comme si j’avais besoin de ça ce matin ! Et là personne ne me regarde, évidement tout le monde m’a vue sur le quai mais vous pensez que quelqu’un viendrait au secours de ma pauvre chaussure ? Un homme dans la Lune passe, « Monsieur, monsieur, aidez moi ! » Gémis-je (ça devient mélodramatique) A cloche pied, je ne dis mot et fais un sourire aussi crispé que mes doigts de pieds dans l’autre chaussure. « Pouvez vous demander aux personnels de la RATP de venir m’aider ? Merci beaucoup Monsieur » Quelques minutes plus tard une rangée de RATPeux s’avance, on se croirait dans Armaguedon sauf qu’il n’y a ni Ben ni Bruce.
« Bon alors elle est où Cendrillon ?»

The french

The french are generally considered (by english speaking people) to be the masters and mistresses of oral sex. That mastery has been immortelised in the following poem:

The french are a funny race
They fight with their feet;
And fuck with their face.

The english term “frenching” has historically applied to any act of oral sex. Have the french truly earned their high ranking in this are? It s not as certain as a mathematic proof, so we can’t swear by it. But we must note that it is the french who have given the world the term “ soixante-neuf”.